[Les reines du silence] La prise de parole des femmes en 3 parties

Autour du 8 mars 2021, on m’a proposé de contribuer à une infolettre mensuelle d’ingénieur·es en ma qualité de femme en partageant un point de vue en lien avec cette journée internationale des droits des femmes. Ma réaction a été mitigée. Bonne nouvelle : on donnait la parole aux femmes dans une publication souvent exclusivement masculine. Mauvaise nouvelle : nous restions enfermées autour de ce 8 mars, seul espace de parole disponible, rendant ainsi notre identité de femme assez indépassable. Et puis au regard de ces considérations, une question m’a frappée : comment gère-t-on les prises de parole ? A qui la donne-t-on, et qui la prend le 8 mars et tous les autres jours de l’année, en toute occasion ? C’est donc devenu le thème de cette série d’articles qui cherche à interroger les effets de notre genre sur notre parole. 

La phrase préférée d’un de mes anciens managers était : “Celui qui tient le crayon, c’est celui qui a le pouvoir”. Quand je n’avais pas envie de rédiger le compte-rendu d’une réunion, j’avais le droit à ce rappel de l’importance d’être la personne qui formule les décisions prises, les actions à mener. Et cette phrase, où l’on pourrait aussi remplacer “crayon” par “micro”, résume parfaitement à quel point la parole est un moyen d’exercer un pouvoir symbolique. Être la personne qui formule, qui rédige ou qui parle, c’est être en position d’exprimer son point de vue sur les choses, sur le monde et de le transmettre. C’est assez évident, si elles ne sont ni dites, ni écrites, nos idées ne risquent pas de se diffuser. 

En entreprise, c’est être la personne qui rédige ce fameux compte-rendu et attribue les actions ou qui porte un discours dans une réunion ou une présentation et qui oriente ainsi les choix et les décisions. Dans l’espace public, médias et réseaux sociaux en tête, ce sont les personnes à qui on tend un micro ou un stylo pour exprimer leur point de vue qui font les sujets considérés comme légitimes et choisissent les termes du débat politique.
Partie #1 – Les hommes racontent l(es) histoire(s)

Puisqu’avoir la parole est un enjeu de pouvoir, l’accès à celle-ci est bien sûr régi par les dynamiques de dominations de genre, de classe, de race, déterminant les sujets dignes d’intérêt et notre manière de percevoir différents discours. Ces dynamiques se reflètent jusque dans nos interactions quotidiennes via les mécaniques conversationnelles.
Partie #2 – Bavardes, vraiment ?

Les personnes minorisées ont bien compris l’importance de faire exister leurs récits et leurs points de vue pour revendiquer leur place dans la société. Les mouvements de lutte comme le féminisme ont donc mis au centre la question de la prise de parole, particulièrement visible avec #MeToo.
Partie #3  – Les féministes ne se tairont plus

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